Ce cours de logique et raisonnement est conforme au programme des classes préparatoires scientifiques des filières MPSI, PCSI, MP2I et PTSI. Dans ce cours, vous apprendrez à raisonner de manière rigoureuse et cohérente et à formuler des arguments clairs et à les présenter de manière logique et structurée. Vous apprendrez également les différentes techniques de démonstration, telles que le raisonnement directe, le raisonnement par contraposée, le raisonnement par équivalence, le raisonnement par l’absurde, le raisonnement par disjonction des cas, le raisonnement par analyse-synthèse et le raisonnement par récurrence.

Pour consolider vos connaissances et devenir plus à l’aise avec les concepts abordés dans ce cours, n’hésitez pas à consulter notre série d’exercices corrigés en logique et raisonnement.

Logique et raisonnement dans le programme officiel des filières MPSI et MP2I

I) Logique

Définition 1 (proposition ou assertion) :
Une proposition (on dit aussi assertion) est une phrase à laquelle on peut attribuer une et une seule des deux valeurs logique vraie ou fausse.

Exemple d’une proposition :
«1 \leq 2 » est une assertion vraie.
« i \in \mathbb{R} » est une assertion fausse.

Définition 2 (fonction propositionnelle) :
Une fonction propositionnelle est une expression contenant une ou plusieurs variables libre et qui est susceptible de devenir une proposition vraie ou fausse si l’on attribue à ces variables certaines valeurs particulières ou si on lie ces variables par des quantificateurs.

Exemple d’une fonction propositionnelle :
On peut définir sur \mathbb{R} ou sur \mathbb{C} la fonction propositionnelle P(x) : «x^{2}-x-2=0 ».
P(0) est une proposition fausse.
P(2) est une proposition vraie.

Définition 3 (quantificateur universel, quantificateur existentiel) :
Soit P(x) une fonction propositionnelle sur un ensemble E.
i) « \forall x \in E, P(x) » est une proposition qui signifie que pour tout élément x fixé dans \mathrm{E}, la proposition P(x) est vraie.
Le quantificateur universel se note « \forall » et se lit « pour tout » ou « quel que soit».
ii) « \exists x \in E, P(x) » est une proposition qui signifie qu’il existe au moins un élément x appartenant à E, tel que la proposition P(x) est vraie.
Le quantificateur existentiel se note « \exists » et se lit « il existe ».
iii) Pour exprimer l’existence et l’unicité on utilise le symbole « \exists! » qui se lit « il existe un unique » ou « il existe un et un seul ».

Exemples d’utilisation des quantificateurs :
i) « \forall x \in \mathbb{R}, \exists y \in \mathbb{R}, \quad x \leq y » est une proposition vraie.
ii) «  \exists y \in \mathbb{R}, \forall x \in \mathbb{R}, \quad x \leq y » est une proposition fausse.
On remarque d’après ces deux exemples que l’ordre des quantificateurs est important.
iii) «  \forall x \in \mathbb{R}, \exists ! y \in \mathbb{R}, \quad x \leq y » est une proposition fausse.


Table de vérité des connecteurs logiques usuels :
On considère deux assertions P et Q. On a la table de vérité suivante :

PVVFF
QVFVF
Négation\bar{P}FFVV
Conjonction « et »P et QVFFF
Disjonction « ou »P ou QVVVF
Implication « \bar{P} ou Q »P \Rightarrow QVFVV
Équivalence « ( P \Rightarrow Q ) et ( Q \Rightarrow P ) »P \Leftrightarrow QVFFV
Table de vérité des connecteurs logiques

Exemples d’utilisation des Connecteurs logiques :
i) « \overline{0=1} » est une assertion vraie.
ii) « 1 \leq 2 et 2 \leq 1 » est une assertion fausse.
iii) « 1 \leq 2 ou 2 \leq 1 » est une assertion vraie.
iv) « \overline{0=1} \Rightarrow \sqrt{2} \in \mathbb{Q} » est une assertion fausse.
v) « 4 est un carré parfait \Leftrightarrow-1 est un entier naturel » est une assertion fausse.

Quand est-ce que deux propositions sont équivalentes ?
On dit que deux propositions P et Q sont équivalentes lorsqu’elles ont la même valeur de vérité.

Propriétés des connecteurs logiques «et» et «ou» :

PropriétéPropositionSon équivalent
Commutativité de « et »« P et Q »« Q et P »
Commutativité de « ou »« P ou Q »« Q ou P »
Associativité de « et »« P et (Q et R) »« (P et Q) et R) »
Associativité de « ou »« P ou (Q ou R) »« (P ou Q) ou R) »
« et » est distributive par rapport à « ou »« P et (Q ou R) »« (P et Q) ou (P et R) »
« ou » est distributive par rapport à « et »« P ou (Q et R) »« (P ou Q) et (P ou R) »
Propriétés de la conjonction et de la disjonction


Remarque 1 : Pour bien appliquer la distributivité rappelez-vous que la multiplication est distributive par rapport à l’addition mais l’addition n’est pas distributive par rapport à la multiplication.

Lois de Morgan :

PropositionSa négation
P« \bar{P}» ; « non P»
« P et Q»« \bar{P} ou \bar{Q}»
« P ou Q»« \bar{P} et \bar{Q}»
Lois de Morgan

Comment formuler la négation d’une proposition ?

OpérateurSa négation
\forall\exists
etou
\leq>
<\geq
\in\notin
\subset\not\subset
=\ne
Pratique de la négation d’une assertion

Remarque 2 : Lorsque l’un des opérateurs « \leq », « > », « < », « \geq », « \in », « \notin », « \subset », «\not\subset », « = », « \ne » vient directement après l’un des quantificateurs \forall ou \exists, on ne le modifie pas lorsqu’on applique la négation.

Exemples de négation de propositions :

PropositionSa négation
\exists x \in \mathbb{R},\quad x>0\forall x \in \mathbb{R}, \quad x \leq 0
\forall n \in \mathbb{N}, \quad ( n=1 \text { ou } n \in \mathbb{Z})\exists n \in \mathbb{N},\quad ( n \neq 1 \text { et } n \notin \mathbb{Z})
\forall\varepsilon>0, \exists x \in] 0,+\infty[, \quad x+1>\varepsilon\exists\varepsilon>0, \forall x \in] 0,+\infty[, \quad x+1 \leq \varepsilon
\forall x>0, \quad x \in \mathbb{Z} \Rightarrow x \in \mathbb{N}\exists x>0, \quad x \in \mathbb{Z} \text { et } x \notin \mathbb{N}
Assertion et sa négation

II) Raisonnement

1) Comment prouver une implication « P\Rightarrow Q » ?

Méthode 1 : Raisonnement directe (ou par déductions successives)
On suppose que P est vraie et par des déductions successives, on démontre que Q est vraie.

Exemple 1 :
Montrer que : \forall n \in \mathbb{Z},\quad n impair \Rightarrow 8 \mid n^{2}-1

Corrigé :
Soit n \in \mathbb{Z}. On suppose que n est impair.
Donc \exists k \in \mathbb{Z}, n=2 k+1
n^{2}-1=(2 k+1)^{2}-1=2 k(2 k+2)=4 k(k+1)
On sait que k(k+1) est pair, alors \exists p \in \mathbb{Z}, k(k+1)=2 p
Donc n^{2}-1=8 p
Donc 8 \mid n^{2}-1
On conclut que \forall n \in \mathbb{Z}, \quad n impair \Rightarrow 8 \mid n^{2}-1.

Méthode 2 : Raisonnement par contraposition
Pour montrer une implication « \mathrm{P} \Rightarrow Q » il suffit de montrer sa contraposée « \bar{Q} \Rightarrow \bar{P} ».

Exemple 2 :
Montrer que : \forall n \in \mathbb{Z},\quad n^{2} impair \Rightarrow n impair

Corrigé :

Montrons d’abord la contraposée : \forall n \in \mathbb{Z}, \quad n pair \Rightarrow n^{2} pair.
Soit n \in \mathbb{Z}. On suppose que n est pair.
Donc \exists k \in \mathbb{Z}, n=2 k
Donc n^{2}=4 k^{2}
Donc n^{2} est pair
On vient de montrer que \forall n \in \mathbb{Z}, n pair \Rightarrow n^{2} pair
Par contraposée \forall n \in \mathbb{Z}, \quad n^{2} impair \Rightarrow n impair.

2) Condition nécessaire, condition suffisante

Soit P et Q deux propositions. Si l’implication « P\Rightarrow Q » est vraie, on dit que :
Q est une condition nécessaire pour P. Autrement dit si P est vraie alors nécessairement Q est vraie.
P est une condition suffisante pour Q. Autrement dit pour que Q soit vraie, il suffit que P soit vraie.

Exemples de conditions nécessaires et de conditions suffisantes :
On a l’implication \forall n \in \mathbb{Z},\quad n impair \Rightarrow 8 \mid n^{2}-1.
La proposition « 8 \mid n^{2}-1 » est une condition nécessaire pour la proposition « \mathrm{n} impair».
La proposition « n impair» est une condition suffisante pour la proposition «8| n^{2}-1 ».

Remarque 3 : Dire que Q est une condition nécessaire et suffisante pour P signifie que «P \LeftrightarrowQ ».

3) Comment montrer une équivalence « P \Leftrightarrow Q » ?

Méthode 1 : Raisonnement par implication et implication réciproque
Pour montrer que « P \Leftrightarrow Q », on montre d’abord l’implication directe « P \Rightarrow Q » puis on montre l’implication réciproque « Q \Rightarrow P ».

Exemple 3 :
Montrer que \forall n \in \mathbb{Z},\quad n^{2} impair \Leftrightarrow n impair

" \Rightarrow "
Nous avons déjà montré que \forall n \in \mathbb{Z},\quad n^{2} impair \Rightarrow n impair
" \Leftarrow "
Montrons que \forall n \in \mathbb{Z},\quad n impair \Rightarrow n^{2} impair
Soit n \in \mathbb{N}. On suppose que n est impair.
Donc \exists k \in \mathbb{Z}, n=2 k+1 ; donc n^{2}=2\left(2 k^{2}+2 k\right)+1 ; donc n^{2} est impair.
On vient alors de montrer que \forall n \in \mathbb{Z}, n impair \Rightarrow n^{2} impair
Conclusion : Par un raisonnement par implication directe et implication réciproque, on a montré que \forall n \in \mathbb{Z},\quad n^{2} impair \Leftrightarrow n impair

Méthode 2 : raisonnement par équivalences successives

Pour montrer que « \mathrm{P} \Leftrightarrow \mathrm{Q} » on procède par une suite d’équivalences successives reliant \mathrm{P} et \mathrm{Q}, comme suit :
« \mathrm{P} \Leftrightarrow Q_{1} »
« Q_{1} \Leftrightarrow Q_{2} »
………………………
« Q_{n-1} \Leftrightarrow Q_{n} »
« Q_{n} \Leftrightarrow Q »

Exemple 4 :
Montrer que \forall x \in \mathbb{R}^{+},\quad x=\sqrt{x+2} \Leftrightarrow x=2

Corrigé :

Soit x \in \mathbb{R}^{+}
x=\sqrt{x+2} \Leftrightarrow x^{2}=x+2
\Leftrightarrow x^{2}-x-2=0
\Leftrightarrow(x-2)(x+1)=0
\Leftrightarrow x=2
Ceci étant pour tout x \in \mathbb{R}^{+}, alors \forall x \in \mathbb{R}^{+}, x=\sqrt{x+2} \Leftrightarrow x=2.

Méthode 3 : Utiliser l’équivalence entre « P \Leftrightarrow Q » et « \bar{P} \Leftrightarrow \bar{Q} »
Pour montrer que « P \Leftrightarrow Q » il est parfois plus facile de montrer d’abord que « \bar{P} \Leftrightarrow \bar{Q} »

Exemple 5 :
Montrer que \forall n \in \mathbb{Z},\quad n^{2} pair \Leftrightarrow n pair

Corrigé :
Nous avons déjà montré que \forall n \in \mathbb{Z}, \quad n^{2} impair \Leftrightarrow n impair.
Ceci est équivalent à dire que : \forall n \in \mathbb{Z}, \quad n^{2} pair \Leftrightarrow n pair.

4) Raisonnement par l’absurde

Pour montrer qu’une proposition P est vraie, on suppose que la proposition \bar{P} est vraie et on cherche une contradiction.

Exemple 6 :
Montrer que racine de 2 est irrationnel.

Corrigé :
On suppose que \sqrt{2} \in \mathbb{Q}
Donc \exists(p, q) \in \mathbb{Z} \times \mathbb{N}^{*}, \sqrt{2}=\frac{p}{q} avec \operatorname{pgcd}(p, q)=1 (C’est-à-dire la fraction \frac{p}{q} est irréductible).
Donc 2=\frac{p^{2}}{q^{2}} ; donc p^{2}=2 q^{2} ; donc p^{2} est pair ; donc p est pair ; donc \exists k \in \mathbb{Z}, p=2 k
Donc 4 k^{2}=2 q^{2} ; donc q^{2}=2 k^{2} ; donc q^{2} est pair ; donc q est pair. Absurde car la fraction \frac{p}{q} est irréductible.
Donc \sqrt{2} \notin \mathbb{Q}

5) Raisonnement par disjonction des cas

On va présenter le principe du raisonnement par disjonction en traitant des exemples.

Exemple 7 :
Montrer que \forall n \in \mathbb{N}, \frac{n(n+1)}{2} \in \mathbb{N}

Corrigé :

Soit n \in \mathbb{N}

  • 1er cas : Si n est pair :
    Alors \exists k \in \mathbb{Z}, n=2 k ; \operatorname{donc} \frac{n(n+1)}{2}=k(2 k+1) \in \mathbb{N}
  • 2ème cas : Si n est impair
    Alors \exists k \in \mathbb{Z}, n=2 k+1 ; \operatorname{donc} \frac{n(n+1)}{2}=(2 k+1)(k+1) \in \mathbb{N}
  • On conclut que dans les deux \operatorname{cas} \frac{n(n+1)}{2} \in \mathbb{N}
    Donc \forall n \in \mathbb{N}, \frac{n(n+1)}{2} \in \mathbb{N}.


6) Raisonnement par analyse-synthèse

On utilise souvent le raisonnement par analyse-synthèse lorsqu’on cherche l’ensemble des solutions d’un problème donné.
Un raisonnement par analyse-synthèse se déroule en deux étapes :

  • Étape de l’analyse :
    On suppose que le problème en question admet une solution, puis par des déductions successives on trouve des conditions nécessaires que doit vérifier cette solution.
  • Étape de la synthèse :
    On examine tous les objets vérifiant les conditions nécessaires accumulées (ce sont les seuls candidats pouvant être des solutions) et on détermine parmi eux lesquels sont réellement des solutions.

Exemple 8 :
Montrer que toute fonction f: \mathbb{R} \rightarrow \mathbb{R} se décompose, de façon unique, en la somme d’une fonction paire et d’une fonction impaire.

Corrigé :

Soit f: \mathbb{R} \rightarrow \mathbb{R} une fonction.
Étape de l’analyse :
Soit f: \mathbb{R} \rightarrow \mathbb{R} une fonction.
On suppose qu’il existe p: \mathbb{R} \rightarrow \mathbb{R} une fonction paire et i: \mathbb{R} \rightarrow \mathbb{R} une fonction impaire telles que f=p+i.
Pour tout x \in \mathbb{R}, on a :
f(x)=(p+i)(x)=p(x)+i(x)
Et f(-x)=(p+i)(-x)=p(-x)+i(-x)=p(x)-i(x)
Donc \forall x \in \mathbb{R}, \begin{cases}p(x)=\frac {f(x)+f(-x)}{2} \\ i(x)=\frac {f(x)-f(-x)}{2} \end{cases}
p et i sont alors uniques.
Ceci montre que, sous-réserve d’existence, la décomposition est unique.
Étape de la synthèse :
Soit f: \mathbb{R} \rightarrow \mathbb{R} une fonction.
On pose \forall x \in \mathbb{R}, \quad \begin{cases} p(x)=\frac{f(x)+f(-x)}{2} \\ i(x)= \frac{f(x)-f(-x)}{2} \end{cases} .
On a p: \mathbb{R} \rightarrow \mathbb{R} est une fonction paire, i: \mathbb{R} \rightarrow \mathbb{R} est une fonction impaire et f=p+i.
Ainsi s’achève l’étape de la synthèse.
On conclut par le principe du raisonnement par analyse-synthèse que la fonction f: \mathbb{R} \rightarrow \mathbb{R} se décompose, de façon unique, en la somme d’une fonction paire et d’une fonction impaire.

7) Raisonnement par récurrence

a) Récurrence simple

Pour montrer par récurrence simple qu’une propriété \mathcal{P}(n) est vraie pour tout entier naturel n tel que n \geq n_{0}, on suite les trois étapes suivantes :

  • Étape 1 : Initialisation
    On vérifie que \mathcal{P}\left(n_{0}\right) est vraie.
  • Étape 2 : Hérédité
    On fixe un entier naturel n tel que n \geq n_{0}. On suppose que \mathcal{P}(n) est vraie et on montre que \mathcal{P}(n+1) est vraie.
  • Étape 3 : Conclusion
    \forall n \geq n_{0}, \mathcal{P}(n)

Exemple 9 :
Montrer que \forall n \in \mathbb{N}, 2^{n}>n.

b) Récurrence à pas multiples

Soit k \in \mathbb{N}^{*}, pour montrer par récurrence à k-pas qu’une propriété \mathcal{P}(n) est vraie pour tout entier naturel n tel que n \geq n_{0}, on suite les trois étapes suivantes :

  • Étape 1 : Initialisation
    On vérifie que \mathcal{P}\left(n_{0}\right), \mathcal{P}\left(n_{0}+1\right), \ldots, \mathcal{P}\left(n_{0}+k-1\right) sont vraies.
  • Étape 2 : Hérédité
    On fixe un entier naturel n tel que n \geq n_{0}. On suppose que \mathcal{P}(n), \mathcal{P}(n+1), \ldots, \mathcal{P}(n+k-1) sont vraies et on montre que \mathcal{P}(n+k) est vraie.
  • Étape 3 : Conclusion
    \forall n \geq n_{0}, \mathcal{P}(n)

Exemple 10 (Récurrence à deux pas ou récurrence double) :

On considère la suite \left(u_{n}\right)_{n \in \mathbb{N}} définie par : u_{0}=0, u_{1}=1 et \forall n \in \mathbb{N}, u_{n+2}=u_{n+1}+u_{n}.
Montrer que \forall n \in \mathbb{N}, u_{n} \geq 0.

Corrigé :

  • Pour n=0 et n=1
    On a u_{0} \geq 0 et u_{1} \geq 0.
  • Soit n \in \mathbb{N}, on suppose que u_{n} \geq 0 et u_{n+1} \geq 0.
    Donc u_{n+1}+u_{n} \geq 0; donc u_{n+2} \geq 0.
  • Par le principe de la récurrence double on a : \forall n \in \mathbb{N}, u_{n} \geq 0.

c) Récurrence forte

Pour montrer par récurrence forte qu’une propriété \mathcal{P}(n) est vraie pour tout entier naturel n tel que n \geq n_{0}, on suite les trois étapes suivantes :

  • Étape 1 : Initialisation
    On vérifie que \mathcal{P}\left(n_{0}\right) est vraie
  • Étape 2 : Hérédité
    On fixe un entier naturel n tel que n \geq n_{0}. On suppose que \forall k \in \llbracket n_{0}, n \rrbracket, \mathcal{P}(k) est vraie et on montre que \mathcal{P}(n+1) est vraie.
  • Étape 3 : Conclusion
    \forall n \geq n_{0}, \mathcal{P}(n)

Exemple 11 :

On considère la suite \left(u_{n}\right)_{n \in \mathbb{N}^{*}} définie par : u_{1}=1 et \forall n \in \mathbb{N}^{*}, u_{n+1}=\sum \limits_{k=1}^{n} u_{k}=u_{1}+u_{2}+\cdots+u_{n}.
Montrer que \forall n \in \mathbb{N}^{*}, u_{n} \geq 0.

Corrigé :

  • Pour n=1, on a u_{1} \geq 0.
  • Soit n \in \mathbb{N}^{*}. On suppose que \forall k \in \llbracket 1, n \rrbracket, u_{k} \geq 0.
    Donc \sum \limits_{k=1}^{n} u_{k} \geq 0 ; donc u_{n+1} \geq 0.
  • Par le principe de la récurrence forte, \forall n \in \mathbb{N}^{*}, u_{n} \geq 0